Lire la suite Santé et bien-être
Faire du sport est essentiel pour mener une vie saine. Malheureusement, pour les personnes souffrant de perte de vision, ce n’est pas si facile.
Par exemple, il est possible pour eux de courir sur un tapis roulant, mais ils auront besoin d’être accompagnés et supervisés par quelqu’un d’autre. Même si c’est pratique, certains sportifs aimeraient avoir plus de liberté pendant leur séance d’activité physique.
À New York, l’entreprise Guiding Eyes for the Blind a mis sur pied un programme pour permettre aux athlètes ayant des troubles de la vision d’acquérir une plus grande autonomie sportive. Comment? En créant le Running Guides, un programme pour entraîner les chiens à guider convenablement leur maître pendant leur course.
Nous avons discuté avec Ben Cawley, directeur des admissions à Guiding Eyes for the Blind, à propos de Running Guides et nous lui avons demandé comment ce programme encourage l’autonomie sportive auprès des gens non-voyants ou malvoyants.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré les chiens. Faire carrière comme entraîneur canin, en plus d’aider les gens en même temps, était donc l’emploi parfait pour moi.
Depuis 20 ans.
Notre PDG, Thomas Panek, est un marathonien qui, à l’occasion, court aussi avec un chien-guide. Il connaissait d’autres gens dans la même situation que lui, donc il nous a mis au défi de mettre sur pied un programme pour motiver les sportifs malvoyants à faire du sport avec leur chien.
Il faut repenser le harnais traditionnel des chiens afin qu’il soit confortable, ergonomique et ajustable, tant pour l’animal que pour le maître. Ensuite, il faut trouver une vitesse de course qui convienne aux deux. Cela peut s’avérer un réel défi, car au départ, c’est leur vitesse de marche qui détermine si le chien et le maître sont faits pour être ensemble ou non. Aujourd’hui, nous savons que la vitesse de course doit être prise en considération dès le départ.
Nous entraînons nos chiens pour qu’ils reconnaissent les obstacles fixes ou en mouvement, et qu’ils puissent arrêter leur course s’il n’y a pas assez d’espace pour eux et leur maître, ou s’il y a des escaliers ou des trottoirs.
Nos entraîneurs de chiens-guides nous contactent dès qu’ils sentent qu’un chien a le potentiel d’en faire partie. Nous recherchons des chiens qui aiment prendre les devants et qui pourront aller au même rythme que leur maître. Toutefois, la course n’est pas pour tous les chiens : certains préfèrent simplement marcher.
La plupart de nos maîtres-coureurs peuvent faire un 10 km sans problème. Certains chiens, qui courent depuis longtemps avec leur maître, ont démontré qu’ils pouvaient courir de telles distances.
Chez Guiding Eyes for the Blind, nous travaillons avec deux races de chiens : les labradors et les bergers allemands. Ces chiens sont vraiment parfaits pour devenir des chiens-guides de course. Nous recommandons de les nourrir davantage lors des courses plus longues et de faire plusieurs pauses pour les hydrater.
À travers nos programmes, nos participants doivent apprendre non seulement à devenir un maître-chien, mais aussi à bien courir avec leur chien. Ensuite, une fois à la maison, le chien et le maître doivent travailler à développer un réel esprit d’équipe. À la fin du programme, nous nous déplaçons chez le maître pour compléter l’entraînement dans son quartier.
S’entraîner sur un tapis roulant, c’est toujours une bonne idée, car on est à l’abri des conditions extérieures. Plusieurs des diplômés de notre programme combinent la course sur tapis roulant avec la course extérieure. Mais courir dehors, être en contact avec la nature, c’est différent. Personnellement, je préfère courir dehors que sur un tapis roulant — et la plupart des coureurs que je connais sont de cet avis. Nos diplômés aussi préfèrent passer le plus de temps possible dehors.
L’histoire de l’une de nos diplômées, qui était entraîneuse pour l’équipe de cross-country d’une école secondaire. C’était notre première rencontre. Elle est arrivée vêtue de son kit de jogging et, sans attendre, elle a empoigné le harnais pour chien et nous a dit avec un large sourire : « Je dis quoi ? Allez, mon chien, on court ? ». Avant même qu’on puisse répondre, son chien est parti à courir. On aurait cru qu’ils couraient ensemble depuis des années déjà tellement c’était naturel ! Puisque sa vision s’était détériorée au cours des dernières années, elle avait dû abandonner la course et n’était plus capable de courir avec son équipe de cross-country. Grâce au programme Guiding Eyes’ Running Guides, elle a pu recommencer à enseigner et à courir avec ses élèves… et son chien !
Je suis fier de faire partie de ceux qui encouragent les athlètes non-voyants ou malvoyants à aller dehors et à courir. Avec le programme Guiding Eyes’ Running Guides, j’ai pu rencontrer une foule de sportifs, tous inspirants à leur façon.
Vous pouvez en apprendre plus sur le programme Guiding Eyes’ Running Guides en visitant le site Web. (En anglais seulement.)
Vous voulez en savoir plus sur les chiens-guides et leur soutien auprès des gens en perte de vision ? Lisez notre article sur les chiens-guides et la Fondation Mira.