Les Jeux du Canada se poursuivent jusqu’à la fin août et tout le pays a les yeux rivés sur les plus de 2 000 athlètes qui s’affrontent dans une multitude de disciplines, du basketball jusqu’au tir à l’arc. Il suffit de regarder les compétitions pour comprendre qu’un tel niveau d’habiletés demande des années d’entraînement. Mais ce n’est pas tout. .
Nous avons rencontré la Dre Sheila LaPlante et le Dr Kevin Loopeker, qui se spécialisent en vision sportive, pour savoir en quoi consiste l’examen de la vue d’un athlète et comment l’entraînement visuel peut optimiser les performances. Ils nous ont également donné quelques conseils pour les athlètes amateurs qui aimeraient améliorer leur vision sportive à l’aide d’exercices oculaires tout simples. (Petit rappel : le marathon télé n’est pas un sport.)
Examens de la vue et protocoles pour les athlètes
L’examen visuel d’un athlète commence par un examen de la vue de base, mais il se termine différemment. La Dre Sheila LaPlante, qui s’intéresse particulièrement à l’entraînement de la vision sportive pour prévenir les commotions cérébrales, explique que la première étape du traitement des athlètes est de s’assurer qu’ils ont une vision parfaite. Ensuite peut commencer l’entraînement de la vision et, comme le souligne la Dre LaPlante, ce processus est hautement personnalisé. « Il diffère d’un athlète à l’autre et d’un sport à l’autre. Une fois que vous avez ciblé les défis, vous pouvez alors commencer la thérapie visuelle. »
Le Dr Kevin Loopeker se spécialise en vision sportive et travaille dans un centre multidisciplinaire de médecine sportive. Il ajoute qu’un examen de la vue régulier est plutôt statique : vous vous assoyez sur une chaise, vous lisez une échelle statique et on vérifie la clarté de votre vision. Pour les athlètes, l’examen et l’optimisation vont beaucoup plus loin que la simple vision. Comme l’explique le Dr Loopeker, l’examen visuel d’un athlète comprend la « sensibilité au contraste » (on parle ici de la capacité d’une personne à voir et suivre des objets placés devant différents arrière-plans. Pensez par exemple au tennis... La sensibilité au contraste dans ce type de sport est un énorme avantage), la coordination des yeux et la perception de profondeur (pas seulement de loin, mais aussi de près). « Nous regardons aussi le déplacement du corps dans l’espace. Beaucoup de nos tests se font donc en position debout et en mouvement, et font appel à l’équilibre et à la coordination œil-main. »
La Dre LaPlante ajoute que « le contraste peut être très important et nous ne le testons pas toujours lors d’un examen de la vue de base. Nous vérifions aussi toujours la vitesse de reconnaissance chez les athlètes, ce que nous ne testons pas dans un examen de base. »
L’examen de la vue d’un athlète peut prendre plusieurs heures. Ce n’est pas un examen ordinaire. Mais rappelons-nous que ce ne sont pas des yeux ordinaires non plus, ils sont la différence entre l’argent et l’or! Cet examen rigoureux est crucial pour comprendre les faiblesses des yeux, et pour ainsi déterminer un programme de traitement et d’entraînement. « Nous examinons pour savoir comment entraîner. Pendant l’examen, nous mesurons toutes les capacités visuelles de l’athlète, et nous élaborons son programme d’entraînement selon ses forces et ses faiblesses. », explique la Dre LaPlante.
Entraînement visuel
Après l’examen de la vision commence l’entraînement. Il peut se faire une ou deux fois par semaine, ou aussi souvent que le permet l’horaire de l’athlète. La Dre LaPlante encourage fortement les athlètes à commencer leur entraînement visuel de six à huit semaines avant le début de leur saison. Elle a vu des améliorations chez certains de ses patients en aussi peu que quatre semaines d’entraînement.
Le Dr Loopeker nous explique : « chaque athlète est unique et chaque sport demande une combinaison d’habiletés différente. L’examen et le protocole de vision d’un athlète sont donc tout aussi uniques. » La Dre LaPlante et le Dr Loopeker font donc continuellement preuve de créativité dans leur pratique afin de trouver de nouvelles façons d’analyser et d’entraîner la vision de leurs patients. Un athlète peut évidemment attraper une balle alors qu’il se tient debout sur ses deux pieds, mais le Dr Loopeker veut voir où commencent les difficultés. Pour ce faire, il surcharge les systèmes moteurs visuel et cognitif de l’athlète pour recréer l’expérience et le stress de la réalité d’un match ou d’une course. C’est ainsi qu’il arrive à détecter les faiblesses visuelles de l’athlète.
Même une amélioration visuelle d’un ou deux pour cent peut faire toute la différence chez un athlète. La Dre LaPlante donne toujours ce conseil à ses patients : « Si vous voyez mieux, votre performance visuelle globale est meilleure, et votre traitement de l’information est plus précis, ce qui mène à une prise de décision plus rapide. Et nous le savons, dans les sports de haut niveau, quelques millisecondes peuvent tout changer. »
Approches professionnelles pour les non-athlètes
Lorsqu’ils traitent des patients qui ne sont pas des athlètes, la Dre LaPlante et le Dr Loopeker utilisent beaucoup de ce qu’ils ont appris en travaillant avec des athlètes. Le Dr Loopeker demande toujours à ses patients s’ils ont des passe-temps ou des intérêts particuliers afin de mieux comprendre leur quotidien et la façon dont ils utilisent leur vision. Il peut ainsi personnaliser son examen et faire des recommandations mieux adaptées à leurs besoins.
La Dre LaPlante souligne que tout comme pour les athlètes, « il n’existe pas de solution universelle » pour ce qui est de la correction réfractive. Les optométristes feront toujours des recommandations personnalisées pour répondre aux besoins et au confort de leurs patients. Les verres de contact sont une bonne option pour corriger la vision dans les ports, car ils réduisent le risque de blessures reliées aux lunettes, mais les lunettes de protection sont aussi une excellente solution pour les athlètes qui ne peuvent porter des verres de contact. Et si ce n’était que du Dr Loopeker, plus d’athlètes porteraient des lunettes de protection!
Entraînement des yeux pour tous
Le Dr Loopeker encourage les patients à suivre la règle des 20-20-20 lorsqu’ils se concentrent sur une tâche (elle consiste à détourner le regard toutes les 20 minutes en fixant un point à 20 pieds de distance pendant 20 secondes). Cet exercice permet aux yeux de se relâcher et de relaxer. Pour renforcer le mouvement des yeux, il recommande d’imaginer une horloge et de bouger les yeux vers le nombre 12, ensuite vers le centre de l’horloge, puis vers le chiffre 1, puis encore vers le centre, et ainsi de suite jusqu’à ce que vous ayez fait le tour.
Une meilleure vision n’a que des avantages
L’essentiel, c’est que peu importe si vous êtes un athlète ou un partisan dans les gradins, vous pouvez toujours en faire plus pour améliorer votre vision. Et la première étape est la même pour tous : passer un examen de la vue. La Dre LaPlante encourage tout le monde à consulter en cas d’inquiétude. « Toute personne qui souhaite améliorer sa vision ou qui sent qu’il lui manque quelque chose devrait venir nous voir. Nous pouvons vous aider à améliorer votre vision et à profiter pleinement de vos sports. »
Prenez rendez-vous pour un examen de la vue complet à une clinique Visique près de chez vous.